Catégories
Blog

ÉCO-ANXIÉTÉ:conseils pour améliorer notre santé mentale

MAI 2023

Mai 2023 (Forli, Emilia Romagna,IT) = Par un après-midi ensoleillé de la saison sèche entre pluies violentes et éclaircis, je lis sur l’écran de mon téléphone l’alerte météo de la protection civile pour des prévisions de fortes précipitations.

Après avoir écarté le problème d’emblée, le soir même et pendant les 48 heures qui ont suivi, il s’est mis à pleuvoir dans la région de l’Émilie autant qu’il le fait habituellement en 7 mois.

Les précipitations ont provoqué des glissements de terrain, des destructions et des morts.

Enfermée dans ma maison pendant ces jours-là, sans lumière ni électricité, obligée d’assister aux cours de l’université en ligne alors que j’habitais à deux pas de la faculté, j’ai réalisé que j’étais en train de vivre une catastrophe environnementale de plein fouet. 

Un sentiment (pas si nouveau) de peur et d’impuissance face à l’imprévisibilité de la vie s’est insinué dans mon quotidien. Cette même angoisse, qui s’est renforcée ces dernières années, a un nom et un visage précis : l’éco-anxiété, et des milliers de jeunes en souffrent dans le monde entier. 

Qu’est-ce que l’éco-anxiété ? 

L’American Psychology Association (APA) décrit l’éco-anxiété comme « la peur chronique d’un cataclysme environnemental résultant de l’observation de l’impact apparemment irrévocable du changement climatique et de l’inquiétude qui en découle pour son propre avenir et celui des générations suivantes »1.

En particulier, l’éco-anxiété peut être déclenchée par divers événements dont nous sommes témoins dans notre vie quotidienne, tels que la hausse des températures ou les bulletins météorologiques à la télévision, ou, pire encore, nous pouvons être les témoins directs de catastrophes climatiques telles que des inondations ou des incendies de forêt de plus en plus fréquents.

Pour certain•e•s, la préoccupation pour l’avenir de la planète est devenue un objet de stress et d’inconfort quotidien. L’éco-anxiété se manifeste par des symptômes à surveiller tels qu’une forte anxiété face à l’état des choses, un sentiment d’impuissance face à la dégradation de l’environnement, une perte de confiance dans l’amélioration, des pensées obsessionnelles sur le climat, de la frustration et de la colère envers les générations qui sont rendues responsables de la situation climatique actuelle, de la panique et de la dépression, et dans certains cas extrêmes, une perte d’appétit, de l’insomnie et des difficultés de concentration. 2

Image créée par Noemi Dolciotti

Mais qui sont les plus touché•e•s par l’éco-anxiété ? 

Tout le monde peut souffrir d’éco-anxiété, mais certaines catégories de personnes ressentent plus de pression liées aux questions environnementales : 

  • Les Jeunes.

Au vu de l’état de notre planète, l’avenir de la jeune génération est incertain, alors que les chiffres des rapports du GIEC sont très clairs: pour éviter des conséquences climatiques désastreuses, nous devrions être en mesure de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C3.  Or, à ce jour, seuls 6 % des scientifiques pensent qu’il est encore possible de rester en dessous de ce seuil.                                            Les jeunes plus que les autres (surtout les jeunes femmes) ressentent le poids de cette responsabilité sur leurs épaules, et l’incertitude de l’avenir devient une peur de plus en plus tangible pour certaines.

D’autres catégories souffrent particulièrement de l’éco-anxiété : 

  • Les personnes les plus facilement affectées par le changement climatique, comme celles qui travaillent en contact avec la nature ou les terres agricoles (agriculteur•rices, etc.);
  • Les personnes qui vivent à proximité des zones à risque (zones maritimes et côtières ou zones extrêmement sèches);
  • Les personnes appartenant à des communautés marginalisées qui n’ont pas toujours les moyens de faire face au poids des dommages environnementaux.

Comment y faire face ?

Ce qu’il ne faut pas faire : 

  • Se sur-informer. Sur l’actualité du climat est utile pour se tenir au courant et prendre conscience de l’état de la planète et de ce qui arrive aux autres, mais attention à ne pas se laisser submerger ! L’obsession n’est jamais la bonne solution, écrémer les informations ou même faire des pauses avec les médias peut être utile pour atténuer les symptômes de l’éco-anxiété.
  • S’isoler. L’une des plus grandes erreurs que l’on puisse commettre dans les situations d’anxiété est généralement de se refermer sur soi-même ; parler à un membre de la famille, à un ami ou à un professionnel en cas d’épisodes d’anxiété ou de panique est toujours la meilleure solution.
  • Éviter le pessimisme universel. Oui, il est important d’être réaliste lorsqu’on parle de l’avenir de la planète : les conditions actuelles ne sont pas les meilleures… mais il y a encore beaucoup de choses qui peuvent être faites ! Les études sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique sont en constante évolution, rien n’est encore définitif4 !

Ce qu’il faut faire : 

  • Mettre en œuvre les changement. Travailler sur ce que nous pouvons influencer immédiatement : consommer bio et local, réduire le gaspillage alimentaire, privilégier la mobilité douce et durable (bus, vélos, etc.), acheter des vêtements d’occasion, recycler, économiser l’énergie, faire des dons aux associations qui luttent pour la préservation de l’environnement, sensibiliser son entourage aux questions environnementales et aux pratiques durables… il y a beaucoup de choses que l’on peut faire, il suffit de se retrousser les manches ! 
  • S’entourer. N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul•e, nous sommes nombreux à avoir les mêmes préoccupations, trouver un organisme local ou régional à rejoindre ou faire du bénévolat pour des ONG ou des associations peut faire une réelle différence ! En plus d’aider l’environnement, c’est une excellente occasion de rencontrer de nouvelles personnes et de s’impliquer socialement ! Un exemple c’est rejoigner un groupe du Collective Citoyen pour le Climat à Esch!
  • Sortir en pleine nature. Prenez une bouffée d’air frais, faites des activités outdoor, soyez en contact avec la nature, appréciez et soyez reconnaissants pour la vie que nous avons la chance de vivre chaque jour et concentrez-vous sur la beauté des choses que vous avez dans le présent.

Sources:

  1. https://www.iberdrola.com/social-commitment/what-is-ecoanxiety#:~:text=The%20American%20Psychology%20Association%20 ↩︎
  2. https://mentalhealthcommission.ca/resource/understanding-and-coping-with-eco-anxiety/ ↩︎
  3. https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/ ↩︎
  4. https://www.colorado.edu/health/blog/climate-anxiety ↩︎

Pour aller plus loin :